Voici une méthode alternative pour stimuler l’inspiration. Dans cette vidéo, on parle de la méthode que Dali utilisait pour créer. Et d’une étrange manière d’exploiter l’inconscient pour développer sa créativité.
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Transcription de la vidéo
L’hypnagogie, la méthode de Dali pour trouver l’inspiration.
Dans cette vidéo on va parler de rêve, on va parler d’inspiration, et puis on va parler de petit café.
Alors, à la base, j’avais reçu un message sur Facebook d’une personne qui me disait :
Je te contacte car je suis face à un problème qui me frustre et que je n’arrive pas à résoudre. Voici mon problème : Je suis particulièrement inspiré pour mes musiques sur lesquelles je travaille en ce moment lorsque je suis sur le point de m’endormir dans mon lit. J’ai l’impression que tout s’écrit tout seul, je réfléchis à peine, je suis mon feeling et tout se fait d’une seule traite. C’est très frustrant puisque comme je suis en phase endormissement, je n’ai pas forcément l’énergie pour me réveiller et garder en tête tout ce qui vient de se passer pour le réécrire sur mon ordi. A mon réveil, j’ai le même problème, que des idées floues de ce que j’ai pu imaginer. C’est un état très spécial pour moi, j’ai l’impression d’être en pleine méditation, que je n’ai plus aucune barrière, aucun stress, comme si j’étais sous l’emprise d’une sorte de drogue, ou si j’étais en pleine communion avec un guide spirituel. Enfin voilà, ça fait environ 1 mois que ça m’arrive suite à de grosses fatigues, et je n’arrive pas à retrouver cet état si étrange et puissant.
Signé Bad Jack
Ce qui t’arrive, Jack, c’est ce qu’on appelle un état hypnagogique. C’est l’état dans lequel on est quad on commence à s’endormir.
C’est un moment où les idées fusent à droite et à gauche, elles viennent un peu de nulle part, elle viennent pointer le bout de leur nez comme ça, sans que tu ne demandes quoique ce soit, et puisque t’es en train de t’endormir et que c’est un moment juste où ton cerveau traite les informations de ta journée, il peut facilement très bien oublier tout ce qui vient de se passer.
Donc, effectivement, je comprends très bien ce que tu veux dire.
En fait, ces perceptions ce sont des créations de ton esprit, ton cerveau il les crée de toutes pièces par rapport à ce que t’as vécu dans la journée. Alors, clairement, ce sont des hallucinations parce que tu n’as pas de stimulus direct et tu perçois quelque chose, là c’est vraiment aucun stimulus, ou en tout cas des souvenirs de stimulus que ton cerveau traite et qu’il crée.
Donc, vraiment, c’est ce qu’on appelle une hallucination.
Alors, l’esprit ressasse :
- des pensées,
- des idées,
- des souvenirs, et
- des émotions,
et il établit des liens souvent distants entre différents concepts.
Donc, dans cette phase d’endormissement, l’esprit est fluide et ultra associatif, quoi.
Ça peut te faire peut-être penser au sommeil paradoxal, mais en fait la personne qui est en état hypnagogique, elle reste suffisamment consciente pour avoir au moins un petit peu de souvenir par rapport à ce qu’elle a ressenti à ce moment-là.
Donc, ces associations d’idées sont un excellent moyen de trouver l’inspiration.
Peut-être que tu sais que le cerveau défragmente un petit peu quelque part chaque nuit les événements de la journée qu’il a perçu, il les traite, il les archive, il les classe, il les compare, etc., bref, tu vis consciemment cette défragmentation en fait, tout simplement, Jack. Les hallucinations que tu as à ce moment, elles sont pas contrôlables, tu peux entendre des sons, tu peux voir des images, tu peux ressentir des vertiges, tu peux goûter des saveurs, etc., mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose, je veux dire. Même si ce qui t’intéresse c’est entendre des sons, si tu goûtes des saveurs ça peut être intéressant aussi parce que ce n’est pas forcément de mauvaises choses, tu peux t’inspirer des autres sens pour nourrir tes idées musicales, ça peut-être une bonne piste aussi.
Mais, effectivement, ça se contrôle pas.
En revanche, si ce que tu ressens à ce moment-là ne se contrôle pas, pouvoir faire advenir ce moment-là, ça c’est contrôlable, et c’est ce que Dali arrivait à faire, il avait une technique pour ça et c’est ce dont je vais te parler.
Donc, Dali avait pleinement conscience de ce phénomène et il l’exploitait souvent, surtout pour ses œuvres surréalistes.
Comment est-ce qu’il faisait ?
Donc, en fait, il provoquait volontairement des moments d’extrême fatigue pour stimuler son inconscient et trouver de nouvelles idées artistiques.
En fait, il se posait sur une chaise comme ça, pas trop confortable, au moment où la fatigue le prend, histoire qu’il s’endorme pas si jamais il commence à s’endormir, si c’est allongé sur un lit, peu importe que tu utilises une astuce pour te réveiller, t’es allongé, tu vas commencer à t’endormir, quoi.
Donc, l’astuce c’est de rester soit debout, soit assis sur une chaise, c’est plutôt pas mal, mais assez inconfortablement pour que tu ne t’endormes pas complètement.
Donc, lui, ce qu’il faisait c’est qu’il prenait une petite cuillère, comme ça, il posait sa main sur sa jambe, il gardait la cuillère entre ses 2 doigts et il attendait que l’état d’endormissement recherché arrive. Et quand il commençait à piquer du nez, quand il commençait à tourner de l’œil, à s’endormir, forcément ses muscles se relâchent et la cuillère tombe. Ce qui fait que quand elle tombe par terre sur le carrelage, ça fait un bruit pas possible, donc ça le réveille en sursaut, et ça le réveillait en plein début de rêve en fait, en plein début d’état hypnagogique.
Ce qui fait qu’il restait donc conscient de son rêve.
Il pouvait esquisser quelque part un brouillon de ce qu’il venait de percevoir rapidement et plus tard travailler ce brouillon pour en faire une plus grande œuvre.
Donc, cet exercice marche super bien surtout quand on est rempli la tête d’une certaine chose, d’une certaine expérience, d’une certaine activité.
Si, par exemple, tu as bossé sur ton piano ou sur ta guitare électrique toute l’après-midi ou toute la soirée, pendant des heures et des heures, si tu as travaillé un riff particulier, eh ben, en fait, dans ta tête tu vas entendre ce riff et peut-être plein d’associations d’idées qui n’ont pas forcément quelque chose à avoir avec ça, mais qui vont pouper en même temps et donner une autre couleur et une autre saveur, créativement autre chose que ce que tu as appris, mais toujours en lien par rapport à ce que tu as vécu, par rapport à des souvenirs.
Donc c’est ce que je dis, ça peut être des souvenirs lointains comme des souvenirs très proches, et évidemment la plupart du temps c’est des souvenirs proches.
Moi, par exemple, un soir il y a quelques temps j’étais en train de désigner un son de basse électronique bien crade et bien glitch, et en fait mes hallucinations ce soir-là, puisque, sans le vouloir effectivement c’est une journée où j’étais crevé, je suis allé me coucher, j’avais bossé pendant des heures et des heures ce son de basse parce que ça me prenait vraiment aux tripes, j’avais vraiment envie de faire ce truc, et quand je me suis couché, au moment de commencer à faire mes rêves, je commençais à entendre des sons, une espèce de wobble basse, de step bien dégueulasses, bien crades, vraiment exactement ce que je recherchais, et putain quoi, ça fait tilte, quoi, t’as trouvé le truc, quoi.
Ça m’avait stimulé, en fait ça m’avait donné un tas d’idées neuves, et c’était assez spectaculaire, quoi, finalement.
Donc, ce que je te recommande, moi, pour reproduire ça, c’est tout simplement de te lever tôt, très, très tôt, à l’aube, par exemple, de faire ta journée normalement, et le soir, puisque tu t’es levé très tôt, tu vas avoir sommeil très tôt aussi. Et ça tombe bien parce qu’en général, puisque c’est le soir qu’on compose, on va avoir envie de continuer à composer à ce moment-là et ton sommeil va commencer à venir. Si tu as sommeil à ce moment-là c’est très bien, puisque tu vas pouvoir du coup exploiter cette technique, et au moment, pas trop tard, parce que comme ça le lendemain je ne sais pas ce que tu as à faire, mais tu seras toujours frais et avoir le temps de dormir. Mais au moment où c’est le moment pour toi de composer, tu peux stimuler cet état de fatigue parce qu’en amont tu t’es réveillé super tôt.
Donc, l’idée c’est que, avant que tu te mettes dans un état de fatigue, allume ton dictaphone, allume ton logiciel de composition musicale, mets ton instrument pas trop loin de manière à ce que tu sois prêt à jouer quelque chose, et essaye, et boom quand tu te réveilles, boom, tu te lances direct et tu enregistres.
Si vraiment c’est quelque chose de difficilement reproductible dans l’immédiat, ce n’est pas grave, t’enregistres avec ton dictaphone ce que t’as entendu dans ta voix et le fait de le réécouter, puisque tu sais ce que tu as vécu, tu vas te rappeler des principaux éléments en tout cas, pas tout mais en tout cas des principaux éléments de ce que tu avais entendu, grâce au fait que tu as rejoué le truc avec ta voix. Ta voix ne va pas être fidèle absolument à ce que tu vas entendre, mais c’est normal et ce n’est pas grave, de toute façon ce qui t’intéresse toi c’est le lien juste, la voix te rappelle le truc.
Une fois que tu te rappelles du truc, tu pourras le reproduire comme tu veux.
Voilà, écoutes, je sais pas si toi ça t’est déjà arrivé cet état hypnagogique, toi, qui regardes la vidéo.
- Est-ce que tu as déjà eu une expérience similaire ?
- Est-ce que tu connaissais cet état hypnagogique ?
- Est-ce que tu as déjà testé carrément ?
Raconte-nous tout !
Moi, c’est un truc qui m’intéresse parce que, ok, j’ai essayé de mettre en œuvre 2, 3 fois, ça avait marché, et je n’ai pas accentué mon travail là-dessus, donc pourquoi pas, ça peut être intéressant, pourquoi pas de faire des compositions de cette manière-là.
Et si tu connais quelqu’un, parle-lui de ça, et essaye de voir si toi tu peux pas reproduire état-là.
Donc j’espère que tu as aimé cette vidéo, mets un petit pouce si t’as aimé, partage, abonne-toi, et nous on se retrouve dans la prochaine vidéo mardi matin à 7 heures.