8 minutes de lecture|5664 vues|Catégorie : Parlons musique, Pratique et méthode|

Dans cette vidéo :

  • les 8 « matières » qu’il faut apprendre pour aller plus loin en tant que compositeur ;
  • un lien vers un traité d’harmonie gratuit de plus de 500 pages ;
  • un bilan de la nouvelle formation Techniques Avancées d’Invention Musicale.

En savoir plus sur la formation
Le traité de Koechlin

Transcription de la vidéo :

Avant-propos

Avant de parler de ces 5+3 domaines d’études en musique qui me semblent indispensables à approfondir pour tout apprentissage de compositeur, je voulais vous dire merci, merci du fond du cœur.

Au moment de tourner cette vidéo, vous êtes plus de 4000 personnes à me suivre au total. Vraiment, du fond de mes tripes, merci ! Sans vous qui me regardez, je ne serai pas là.

Hier à peine, j’ai eu la preuve qu’il est tout à fait possible de vivre de sa musique parce que (vous êtes peut-être déjà au courant) j’ai lancé officiellement l’atelier des compositeurs il y a deux jours, et en moins de 24 heures j’ai déjà une bonne dizaine d’élèves hyper motivés. C’est vraiment super ! C’est incroyable !

J’ai cette preuve que ça marche. Je vais pas m’arrêter là et c’est pas parce que je crée du contenu payant que je vais arrêter les vidéos gratuites. Au contraire, bien au contraire, je vais pouvoir me donner à fond sur ce projet Le Compositeur.

Soyons clairs, je ne vais pas crier victoire tout de suite. Je sais qu’il reste encore beaucoup à faire, que c’est le début d’une longue aventure. Et, justement, c’est le début. Je suis fier de vous dire que c’est le début et qu’il aura beaucoup d’autres vidéos sur Youtube, Facebook, et beaucoup d’autres articles sur le blog. C’est juste le début :)

MERCI ! 😃

Bref. Dans cette vidéo, je voudrais vous parler de 5 domaines d’études + 3 autres que nous, compositeurs du XXIe siècle, devons apprendre pour composer des musiques qui marchent.

✍ Apprendre la musique : les bases élémentaires

Vous devez probablement le savoir, l’apprentissage de la musique commence par :

  • l’étude d’un instrument ;
  • l’étude du solfège.

L’un ou l’autre. Et souvent les deux en même temps. Le jeu instrumental vous apprend à vous exprimer et le solfège vous apprend à lire et écrire les partitions. Un peu comme à l’école élémentaire :

  • En maternelle, on apprend à parler. (En musique, on apprend à jouer d’un instrument)
  • En primaire, on apprendre à lire, écrire et compter. (En musique, on apprend toute la théorie de base)

C’est vraiment comparable. Il s’agit d’apprendre à s’exprimer, mais dans une autre langue.

Tout ça n’est évidemment pas suffisant pour écrire une composition. De même que l’école élémentaire n’est pas suffisante pour savoir écrire un livre. Ou même une simple petite nouvelle. Il nous manquerait en l’occurrence tout le travail de la narration, des nœuds d’intrigue, des réflexions, du suspense, de la philosophie qui est véhiculée dans le bouquin, etc. Tout ça s’apprend dans les études supérieures ; au lycée et en université.

Et de la même manière, les études plus complexes pour les musiciens arrivent après.

Je vois donc 8 domaines d’études à découvrir au long terme, qui suivent l’apprentissage du solfège :

📖 Les 8 domaines d’études à développer

  1. L’harmonie, souvent la matière à laquelle on pense en premier, traite du travail de l’équilibre des couleurs musicales, l’équilibre des sons, des vibrations. Tonale ou atonale, c’est tout le travail autour des accords et des progressions d’accords.
  2. L’arrangement, qu’on peut aussi appeler orchestration, suivant qu’il s’agisse d’un arrangement pour orchestre ou non.
  3. L‘instrumentation, qui s’attache plutôt à composer correctement pour un instrument précis. dans son langage et que ce soit capable et réaliste.
  4. La structuration : dans le sens donner forme. Ce domaine d’étude apprend à écrire des formes complexes, un peu plus complètes et riches. D’apprendre à donner un début et une fin, de faire quelque chose de plus narratif, en somme. D’ailleurs, c’est dans ce domaine d’études que l’on trouve le travail de la narration dans la composition.
  5. La conception : dans le sens trouver la bonne idée, trouver un concept à véhiculer, une bonne idée de composition.

Et en plus, parce qu’on est au XXIè siècle, on a d’autres domaines d’études qui s’ajoutent par rapport à Mozart, Beethoven, ou d’autres grands compositeurs anciens. On a un travail supplémentaire pour que nos musiques puissent être écoutables et véhiculées. On a, en l’occurrence :

  1. le mixage, qu’on peut associer (pour filer notre métaphore de l’écriture d’un livre) à la typographie et la reliure.
    En tant que compositeur, on peut aisément déléguer ce travail à un ingénieur du son qui saura sublimer nos oeuvres. C’est un peu le travail de l’éditeur d’un livre : c’est lui qui va décider d’une reliure, de la matière du papier, du grammage, de la typographie, etc. En musique, c’est pareil. Le mixage est là pour sublimer, mettre en valeur notre composition. C’est similaire au packaging en design graphique. Et aujourd’hui, c’est un travail indispensable. Si vous ne mixez pas une musique, vous avez très peu de chances de la véhiculer au grand public.
  2. Le sound design, domaine important parce que voisin de l’instrumentation. En sound design, on crée ses propres instruments, on crée ses propres sonorités, on invente des sons. On trouve souvent ce domaine d’étude en musique électronique, acousmatique, et plus généralement en MAO, tout simplement. C’est un travail que, en tant que compositeurs, il est particulièrement intéressant de développer parce qu’il nous permet d’accéder à d’autres sonorités, à compléter la palette de couleurs qu’il est possible d’atteindre.
  3. Et enfin, le teasing. Pour moi, c’est totalement nécessaire à notre époque en plein dans l’ère de l’information. Il s’agit de véhiculer la bonne idée, le bon concept. Il s’agit de savoir communiquer sa musique.

Parce qu’il ne faut pas oublier que lorsqu’il y a une expression artistique, il y a forcément un sujet de communication, un message. Même si on ne veut pas véhiculer de message, chaque auditeur va percevoir différemment la compo qu’on écrit et forcément il y aura quelque chose de véhiculé. Qu’on le veuille ou non. Il faut en être conscient et savoir le véhiculer, il faut savoir appuyer notre intention artistique, savoir la véhiculer. Parce que (et vous avez sûrement appris ça), il y a forcément un émetteur (le compositeur) et un récepteur (l’auditeur). Et comme on est interpellé des centaines et des centaines de fois par jour (sur Facebook, par les publicités, au travail, partout) il faut bien faire le tri en tant qu’auditeur. Et puis, il faut bien attirer l’attention en tant que compositeur.

Donc, voilà, pour moi le teasing est un élément essentiel au travail du compositeur. Sans quoi on tombe dans le piège de l’artiste maudit et on n’est jamais diffusé et, malgré les super compositions qu’on peut faire, personne ne nous connaîtra. Ce qui est bien dommage pour la culture artistique qu’on veut partager.

📚 Pour aller plus loin : l’atelier des compositeurs

Comme je vous l’ai dit, avant-hier, j’ai tout juste ouvert une plateforme de formation : L’atelier des compositeurs. Vous en avez peut-être entendu parler. C’est spécialement conçu pour ces domaines d’études. Je vais justement créer un atelier pour chacun de ces domaines d’études.

Et dans la première formation que j’ai créée, je m’axe surtout sur deux domaines :

  1. La forme de l’oeuvre, c’est-à-dire le travail de la structure. Indispensable parce qu’il est commun pour un musicien de connaître l’harmonie et d’avoir une super intention artistique, sans vraiment savoir la mettre en oeuvre. Et finalement avoir une forme un peu bâtarde qui n’est pas spécialement convaincante. Voilà pourquoi, il me semble que la forme de l’oeuvre c’est quelque chose d’indispensable.
  2. Et deuxième domaine d’études que j’essaye de développer dans mes formations c’est le concept de l’oeuvre, le travail lié à l’inspiration et à l’innovation. Parce qu’on peut écrire des musiques les plus belles qui soient ; si elles sont bateaux, si elles n’ont pas quelque chose d’intéressant à véhiculer, d’intelligent, une philosophie ou quoi que ce soit, on a très peu de chance d’être réécouté. Sans réelle innovation, il y a peu de chance que l’on sorte du lot et qu’on puisse vraiment atteindre beaucoup de monde.

Voilà, ce sont deux domaines centraux qui me semblent plus que nécessaires et qui manquent à la plupart des compositeurs amateurs. J’ai fait tout un tas de sondages il y a quelques temps, beaucoup d’entre vous m’ont répondu. D’ailleurs, merci beaucoup. Je les ai dépouillés depuis et j’ai remarqué que c’est ce qui vous manque le plus, c’est-à-dire le travail de l’inspiration et de l’innovation et le travail de la forme, de développer une courte idée musicale. Ce sont effectivement deux domaines centraux et c’est pour ça que je les ai développés.

Je ferai sûrement un atelier sur les autres domaines d’études musicales. En ce qui concerne l’harmonie : si vous voulez en savoir plus – parce que c’est aussi un domaine qui vous intéresse énormément – j’ai fait une vidéo il y a quelque temps dans laquelle je recommande de lire l’excellent Traité d’harmonie, de Charles Koechlin. Super traité qui est en plus libre de droits. Donc, faites-vous plaisir. Avec ça, franchement, vous avez beaucoup de pain sur la planche, vous en avez au moins pour un an de travail en harmonie.

Ceci dit, notez bien que l’harmonie va vous aider à composer de « belles oeuvres » dans le sens classique du terme. A l’ancienne. C’est l’harmonie classique que vous apprendrez. Mais, aussi intéressante que cette discipline soit, elle ne va pas suffire à elle seule pour savoir faire des oeuvres intéressantes ou des oeuvres réalisées avec les techniques de MAO contemporaine. Comme je le dis toujours :

Il suffit pas d’écrire de la musique consonante pour écrire de la musique intelligente.

Alors, évidemment, je vais prêcher ma paroisse et je vous inviter à suivre les cours que j’ai créés sur la structuration et la conception d’une musique. Mais au fond, quoi que vous fassiez, il faut que vous soyez conscient que l’harmonie ne fera pas tout et que d’une manière ou d’une autre, vous devrez vous intéresser à ces 8 domaines d’études pour faire de grandes musiques.

Conclusion

Donc, je vous invite à vous renseigner sur ces sujets, je vous invite à regarder meme par curiosité ce que j’ai fait. Qui sait, vous pourriez peut-être apprendre quelque chose ;)

J’espère que cette petite réflexion autour des différents domaines d’études vous aidera pour votre apprentissage parce que j’espère que ça vous permettra de vous éclairer sur le travail qu’il vous reste à fournir pour passer maître.

Encore une fois, je ne prétends pas du tout être le meilleur compositeur du monde et il y a encore beaucoup de choses que moi-même je dois apprendre. Et puis, de toute façon, un apprentissage, selon moi, ça ne s’arrête jamais. Mais en ayant une vision claire de ce qu’il vous reste à faire, en ayant une vision panoramique un petit peu du travail que vous avez devant vous, c’est beaucoup moins difficile d’arriver à achever ce travail et d’arriver au sommet.

Voilà, écoute, j’espère que ça va vous aidera, j’espère que vous apprendrez pas mal de choses.

Si les domaines de la structure et l’inspiration vous intéressent, n’hésitez pas, renseignez-vous sur les formations de ce site.

Et si selon vous il y a d’autres domaines d’apprentissage que nous, compositeurs, on devrait connaître, faites-nous en part dans les commentaires, ça m’intéresse !

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